Une rencontre inattendue

C’est en 2019, après plusieurs expériences auprès de publics dit « fragiles » ou « vulnérables » (personnes âgées, mineurs isolés) que je décide de m’aventurer dans un nouvel univers : celui du handicap. Quelques recherches d’emplois plus tard, je pose ma candidature pour devenir accompagnatrice de séjour de vacances de Yünassie, une adolescente en situation de handicap.

Ma candidature acceptée, je pars rejoindre Yünassie et sa famille à Pirac-sur-mer, une petite ville de Loire-Atlantique. La rencontre est aussi bouleversante qu’enrichissante. Je découvre les spécificités de ce handicap (l’Infirmité Motrice Cérébrale), la posture et les gestes de l’aidant.e mais je suis surtout remuée par le flot perpétuel de questionnements sur l’existence que me pose nos échanges.

Un projet artistique salvateur

C’est en aval de cette expérience que je décide de mettre en images et en mots mes bouleversements. La nécessité de formaliser ce qui s’agite en moi est primordiale. Je profite des confinements successifs pour dessiner et écrire, en ermite, les images et textes qui me viennent en tête. C’est depuis cette « normalité » que je blâme tant que je décide de raconter notre rencontre. Ce projet artistique agi sur moi telle une libération. J’y raconte les moments forts comme ma subjectivité afin de les matérialiser et ainsi de les conserver à l’instar d’un album photo.

Un besoin de partage

Puis, petit à petit, je me rends compte qu’il est nécessaire de partager mon vécu afin de décloisonner les êtres et leurs vies. Des gestes médicaux aux interactions humaines,  je souhaite créer l’échange sur le handicap en révélant ce qui a été à ma portée et qui est pour beaucoup méconnu. En évoquant la voie du préjugé, je décide de sortir du simplisme qui nous maintient dans une commodité inconfortable. Avec une volonté plus ou moins inconsciente, j’œuvre pour une lutte pacifique contre ce qui déshumanise l’autre par l’ignorance ou ce qui le rend inférieur par le désir de domination.

A travers cette œuvre graphique, j’espère rayonner une infime parcelle de la lumière que j’ai captée durant cet été passé à ses côtés.

Merci à Yünassie, Cécile et ses proches.

Merci à la maison d’édition : la Nouvelle Cité, Muriel et Aude.


.bonne lecture.